Le Grand Prix des Amériques 2024 a levé le rideau sur une tension technique de taille pour Fabio Quartararo, qui a été contraint de courir avec une moto qu’il juge inadaptée à ses attentes et qu’il ne veut plus piloter. Retour sur un week-end frustrant mais révélateur pour le pilote Yamaha.
Un week-end à deux vitesses à Austin
Le circuit des Amériques a offert à Fabio Quartararo un week-end en demi-teinte. Si la course sprint du samedi a laissé entrevoir quelques promesses, la course principale du dimanche a tourné au casse-tête technique. À peine installé sur la grille, le Français a été victime d’une chute inexpliquée durant le tour de formation, sur une piste légèrement humide.
Conséquence directe : le Niçois a dû prendre le départ avec sa deuxième moto, une machine qu’il n’avait plus utilisée depuis les tests hivernaux en Thaïlande. Pénalisé dès les premiers tours par des alarmes électroniques liées à la consommation d’essence — alors qu’il disposait en réalité du plein —, il a dû adapter sa cartographie moteur pour éviter une panne, au détriment de ses performances.
Résultat : une 10e place à l’arrivée, certes son meilleur résultat en Grand Prix cette saison, mais loin des ambitions du champion du monde 2021.
Une moto « totalement différente » que Quartararo rejette
Interrogé au micro de Canal+ après la course, Fabio Quartararo n’a pas mâché ses mots : il ne veut plus de cette moto, trop éloignée de ses sensations et visiblement instable sur le plan électronique. « Je suis finalement parti en course avec une moto que je n’ai pas essayé depuis les tests de la Thaïlande… On a eu des problèmes d’électronique. En théorie, la moto me disait que je n’irais pas au bout avec l’essence », a-t-il confié, avant d’ajouter qu’il avait été contraint de rouler en mode économique dès le quatrième tour, ce qui a sapé toute possibilité de remonter dans le peloton.
Ce nouveau désaveu pour Yamaha envoie un signal fort : le développement de la M1 2024 pose toujours problème. Malgré la volonté affichée du constructeur japonais de revenir au sommet avec l’aide de nouveaux ingénieurs venus de F1 et d’une réorganisation de leur département châssis et aérodynamique, les progrès restent insuffisants. Quartararo semble même s’impatienter, comme il l’avait déjà exprimé à plusieurs reprises en 2023.
Quelles conséquences pour Yamaha… et pour Quartararo ?
Ce nouvel épisode ne se résume pas à une simple mésaventure : il symbolise une fracture persistante entre le pilote et l’équipe technique. Si Yamaha veut le conserver au-delà de 2024, il faudra offrir des certitudes à un pilote qui commence à regarder ailleurs. L’envie de résultats immédiats se heurte aux limites techniques d’un prototype encore à la traîne face aux Ducati, Aprilia et même KTM.
Cependant, tout n’est pas à jeter pour le clan Quartararo. Le Français pointe une relative amélioration de son rythme sur un tour et en Sprint, preuve que le potentiel est là, à condition d’éviter les incidents mécaniques et de faire les bons choix techniques. Pour autant, il le dit lui-même : ses ambitions ne peuvent se satisfaire d’un top 10.
La prochaine étape au calendrier MotoGP sera donc capitale pour évaluer si Yamaha est capable d’entendre les alertes de son pilote star. Sans cela, les discussions sur l’avenir de Fabio Quartararo pourraient rapidement monter en température…