Depuis plusieurs mois, les tensions entre Fabio Quartararo et Yamaha s’intensifient en coulisses, malgré un partenariat fructueux marqué notamment par le titre mondial en 2021. Alors que la saison 2025 est bien entamée, le Niçois semble de plus en plus désabusé au sein de l’écurie japonaise. Comportements ambigus, communication distante, gestes interprétés comme des signes de lassitude : le fossé entre le pilote et sa team se creuse.
Un malaise grandissant chez Yamaha
Entré dans sa huitième saison avec Yamaha, Fabio Quartararo n’est plus le rookie fougueux et enthousiaste de ses débuts. S’il reste, à ce jour, le pilote le plus performant au sein de l’équipe d’Iwata, son attitude interpelle. Selon Motorsport.com, il lui arrive désormais de traverser le paddock sans arborer les habits officiels de l’équipe, un geste perçu par beaucoup comme un manque de respect envers un employeur qui lui accorde un salaire estimé à près de 10 millions d’euros par an.
Ce type d’attitude, rare dans le paddock MotoGP où les marques cultivent une image léchée et maîtrisée, est souvent le signe d’un malaise plus profond. Quartararo, décrit par certains membres de l’équipe comme « sombre et apathique », semble avoir perdu cette étincelle qui faisait de lui non seulement un pilote rapide, mais aussi une figure charismatique du paddock. La pression des résultats, alliée à une moto moins compétitive face aux Ducati, KTM et Aprilia, alimente une frustration qui semble avoir atteint un point critique.
L’avenir incertain d’El Diablo
La saison 2026 s’annonce comme un tournant majeur pour la carrière de Fabio Quartararo. S’il ne voit pas d’amélioration tangible dans les performances de la Yamaha YZR-M1 dès le début de l’année prochaine, un départ semble de plus en plus probable. Et cette fois, les doutes ne viennent plus seulement du clan Quartararo, mais aussi de Yamaha.
Du côté du constructeur, l’attitude du Français commence à susciter des interrogations. Jusqu’ici, Yamaha misait sur son champion du monde 2021 comme pilier de son projet MotoGP. Mais un pilote en perte d’intérêt, aussi talentueux soit-il, peut devenir un frein au développement d’une machine compétitive. Et avec la montée en puissance de jeunes talents comme Pedro Acosta ou Jorge Martin, les options ne manquent pas pour renouveler l’effectif dans les années à venir.
Réelle crise ou stratégie de négociation ?
Faut-il y voir une crise interne ou un bras de fer stratégique dans un championnat où le mental joue autant que la mécanique ? Quartararo connaît parfaitement les règles du jeu. Il est conscient que son profil reste très convoité dans le paddock. En entretenant une certaine distance avec Yamaha, il pourrait chercher à envoyer un message clair : il attend de vraies garanties techniques et sportives pour envisager de poursuivre l’aventure.
Car, malgré tout, personne n’ignore que Yamaha continue de travailler dur pour rattraper son retard. L’intégration de nouveaux ingénieurs européens et la modernisation des protocoles de développement laissent espérer un sursaut technique dès 2026. Mais Fabio aura-t-il la patience d’attendre ?
Un départ bénéfique pour les deux camps ?
Un changement d’air pourrait en réalité se révéler salvateur pour les deux parties. Pour Quartararo, cela représenterait un nouveau challenge, potentiellement dans une structure plus compétitive – KTM ou Aprilia étant régulièrement cités dans les rumeurs. Pour Yamaha, la fin de ce cycle permettrait de reconstruire un effectif autour de nouveaux talents, avec une motivation renouvelée.
Quoi qu’il en soit, les prochains mois seront décisifs. Yamaha et Fabio Quartararo ont encore l’opportunité de redresser la barre. Mais si rien ne change rapidement, c’est tout un chapitre de l’histoire moderne du MotoGP qui pourrait se clore dès la saison prochaine.